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21 décembre 2020
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Noël, malgré tout – Christian Bodiaux

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Still France - © Veerle Frissen

Noël, malgré tout

Fêter Noël… à l’ombre de la couronne mortelle, celle-là qui accable le monde depuis plus d’un an, et pour longtemps encore. Voilà ce qui nous attend.

Que fêter, dans ces conditions ? Et quels souhaits formuler, quelques jours plus tard, pour l’année 2021 ? Comment lancer « Bonne Année ! », alors que tout indique que le cru 2021 sera aussi vinaigré que celui de 2020, sinon davantage ? De quoi se réjouir ? La mort a fait une moisson exceptionnelle. La misère, sa sœur, a bien rempli ses filets, acculant ceux-ci à la faillite, réduisant tant de ceux-là à l’incertitude et à la précarité. Et il faudrait donc, au milieu de tant de larmes, d’angoisses et de désespoirs, fêter Noël ?

Quel Noël, pour celles et ceux qui, cette nuit-là, lutteront pour leur vie et pour celle d’autrui sous l’éclairage immuable et impersonnel d’une unité de soins intensifs ? Et ces drames s’ajoutent, bien sûr, au fond de misère humaine chronique, dont on préfère détourner les yeux au quotidien.

Si Noël se résumait à d’impuissantes incantations pour la paix mondiale et la réconciliation personnelle ; s’il ne s’agissait que d’une bouillie fade et nauséeuse de bons sentiments où surnagent des fragments de pseudo-spiritualité ; si cette fête ne consistait qu’en un salmigondis de formules planantes, non incarnées et hors contexte, onctions de bonne conscience à l’usage exclusif de ceux qui ne manquent de rien, et vides de sens pour ceux qui manquent de tout ; si, en vertu d’une spiritualité de salon, le malheur n’était qu’affaire de perception, s’il suffisait de changer d’attitude intérieure pour que tout aille bien (pour soi), au mépris de ce mot galvaudé, celui de « justice » – alors, vraiment, fêter Noël serait indécent.

Mais si Noël est la solennité de l’incarnation ; si Noël célèbre l’union de l’esprit, de l’âme et de la chair ; si Noël valorise cette chair, avec ses imperfections, ses vulnérabilités et ses plaies – alors cette fête conserve toute sa place, même au fond de l’abîme.

Noël affirme la vie humaine, si vulnérable qu’il lui est impossible de se soutenir sans le soin d’autrui. Et soigner, cela donne du sens – du sens en plénitude. Noël a sa place parmi celles et ceux qui se consacrent au soin d’autrui, sous toutes ses formes, des plus discrètes aux plus médiatisées. Au-delà des apparences, des objections, des évidences, la vie n’est pas absurde, en dépit du nihilisme ambiant. Si donc, par décence, il n’est pas toujours opportun de souhaiter explicitement « Joyeux Noël », il convient néanmoins de rendre Noël présent par sa propre qualité de présence.

La couronne mortelle nous fait souffrir. Il en est une autre, cependant : celle de l’Avent, porteuse de lumière, et plus radieuse d’espérance de semaine en semaine, jusqu’à la ferveur de la crèche.

Christian Bodiaux

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