Loin et pourtant proche: Anastase Nizeyimana

51 années plus tard
« L’émotion de revoir ma famille et mes connaissances, m’a touché vraiment »
Régulièrement, Fracarita envoie des personnes sur place, pour garder le contact, voir à quoi l’argent a été employé et évaluer les besoins des écoles, des hôpitaux et des équipes qui y travaillent. Cette année-ci, un infirmier de Saint-Bernard, Anastase Nizeyimana, a fait le voyage avec six Belges néerlandophones. Ils sont allés visiter les institutions locales du Rwanda et du Congo. « Des liens existent entre notre institut et plusieurs pays d’Afrique, notamment le Congo et le Rwanda », dit Anastase. Un peu d’histoire, au travers des parcours du frère Michel Paquet et d’Anastase Nizeyimana !
Rédaction/photographie : Marie Dumont et Anastase Nizeyimana
1967
Fracarita Belgium a été créée en 1967 sous le nom de CARAES, à l’occasion de la fondation du premier centre psychiatrique du même nom au Rwanda. CARAES est l’abréviation des termes latins « CARITAS AEGRORUM SERVI » et signifie « la charité au service des plus démunis ». C’est l’ONG belge pour la coopération au développement des Frères de la Charité.
Depuis 50 ans, cette ONG œuvre dans 19 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du sud pour soutenir les populations locales. Ses domaines d’interventions sont larges. Ainsi, grâce aux dons qu’elle reçoit, Fracarita soutient l’éducation et la formation, le soin aux personnes atteintes de handicaps physiques et sensoriels, et de troubles psychiques.
1978
Anastase commence son travail en tant que chef infirmier dans l’hôpital de Ndera, Rwanda. Anastase, lui, était assistant médical de formation, ce qui le destinait à faire des consultations dans les villages, mais pas à s’occuper de patients psychiatriques. Le ministre de la Santé au Rwanda en décida autrement, par manque de personnel dans ce milieu. Anastase a été marqué par ses premiers jours à l’hôpital de Caraes et par l’accueil du directeur, le frère Antoine Colpaert (1945-2018) (voir photo). « Cette première expérience et la rencontre de ce directeur modifièrent complètement ma vision des soins et du travail en psychiatrie », dit-il. Dès lors, il resta attaché à ce domaine, donnant le meilleur de lui-même, 24h sur 24 ! « La collaboration entre les frères de la Charité et le personnel rwandais fut vraiment maximale. Je me souviens encore des frères conduisant le personnel en ville chaque semaine pour faire leurs courses, ou pour amener un de leurs enfants malade à l’hôpital. »
Frère Antoine Colpaert
1991
Pendant six ans, jusqu’en 1991, le frère Michel Paquet dirigea l’hôpital psychiatrique « Caraes » à Ndera, Rwanda. À côté de son travail officiel, le frère Michel a une spécialité, appréciée de tous : réparer les objets cassés, montres, radios, ordinateurs… Des patients de Saint-Bernard s’en souviennent peut-être encore ! C’est à Ndera qu’il a rencontré Anastase.
1994
En 1994, Anastase était en Belgique pour suivre une formation, afin d’accéder à un nouveau poste à l’hôpital Caraes. La guerre éclata au Rwanda. Il ne put rentrer chez lui. Après un court séjour à Dave, on l’affecta à l’hôpital Saint-Bernard. Après un an et de nombreuses démarches sa femme et ses 5 enfants purent enfin le rejoindre en Belgique. A cette occasion, plusieurs membres du personnel organisèrent une fête pour leur souhaiter la bienvenue et offrir quelques cadeaux aux enfants! Pendant un certain temps, Anastase cumula travail et études afin d’obtenir l’équivalence du diplôme d’infirmier.
2007
En 2007, Anastase fut nommé responsable à l’unité de soins « Saint Roch », l’ancien service 21. Actuellement, depuis 2010, il est en charge de la MSP310.
2017
Grâce à l’action sud 2017, l’équipe mobile du centre psychiatrique CNPK de Bujumbura (Burundi) a reçu un appareil EEG portable pour mieux diagnostiquer l’épilepsie dans l’intérieur du pays.
2018
En ce début d’année 2018, à l’occasion du voyage avec Fracarita Belgium, c’est-à-dire 24 ans après son départ, Anastase put retourner au pays. Il retrouva son père et les membres de sa famille ayant survécu. Il fit la connaissance de ses neveux et nièces. D’anciens patients le reconnurent ; ils avaient même retenu son prénom et celui de ses enfants … que d’émotions !
« Je suis touché par mon voyage. L’émotion de revoir ma famille et mes connaissances. Mais aussi la pauvreté et le manque de moyens des écoles et des hôpitaux. Cela n’empêche pas les gens d’être de bonne humeur ; ils font leur maximum avec le peu de moyens dont ils disposent. Une leçon de vie pour nous, Occidentaux ? »
Groupe de membres associés des Frères au Centre Psychiatrique SOSAME à Bukavu- Congo, février 2018)
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Si vous souhaitez en savoir plus et soutenir vous aussi les soins de santé en Afrique, rendez-vous sur le site www.fracarita-belgium.org ou faites un don (BE51 4459 6281 2162 au nom de Fracarita Belgium, avec la communication « Action Sud – épilepsie »). Tout don de 40 euros ou plus est déductible fiscalement à 45%. Merci pour votre ouverture, bienveillance et solidarité !