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21 juin 2018
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Soins de santé mentale, Travailler chez nous
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Croire en ‘soi’ et en ‘l’autre’ – Eva Szechenyi

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Eva Szechenyi

« Croire en ‘soi’ et en ‘l’autre’ »

 

Rédaction : Eva Szechenyi

La Belgique et les internés. Pendant longtemps, la relation était difficile. Notre pays a même été condamné plusieurs fois parce que des internés résidaient dans la prison au lieu de résider dans des centres de traitement adaptés. Mais on y travaille ! Les Ministres Koen Geens et Maggie De Block ont ouvert plusieurs nouvelles unités de soins pour la psychiatrie légale. Approches a rencontré Eva Szechenyi au C.P. Saint-Bernard à Manage qui dispose de 32 lits pour les internés. 

Au C.P. Saint-Bernard, depuis bientôt deux ans, Eva est l’interface entre l’intramuros et l’extramuros pour le suivi des patients sous statut d’internement. Elle est une personne qui croit profondément en l’Humain, qui se bat chaque jour pour rendre sa dignité à chacun, qui aide à reconstruire un avenir, le tout avec un humour irrésistible. Elle reçoit les candidatures des internés, les traite au niveau administratif et se rend sur le lieu de vie du candidat (prison, EDS, HPS). Si une perspective de prise en charge est possible, elle organise une préadmission avec le médecin psychiatre et une partie de l’équipe de soins. « Lors de la réunion clinique, on présente à toute l’équipe pluridisciplinaire le candidat interné et celle-ci se positionne », raconte-t-elle. « Si la réponse est positive, un courrier d’engagement de prise en charge est envoyé à la Direction de la prison et au patient afin de demander la libération à l’essai. »

Il faut croire

Eva a commencé son cursus académique par des candidatures en psychologie puis des licences en criminologie. « La criminologie parce que j’ai toujours voulu comprendre pourquoi certaines personnes passent à l’acte et d’autres pas », explique-t-elle. « Quel est le sens, pour eux, pour les autres, de l’acte délictueux posé ? Pourquoi d’autres personnes trouvent d’autres solutions à leurs difficultés ? Pour être criminologue, je pense qu’il faut croire en l’’homme’, ne pas s’arrêter à ce qu’’il’ a fait mais examiner pourquoi ‘il’ l’a fait et à quel moment. Il est intéressant de tendre à changer ces paramètres afin de diminuer (voire supprimer) les risques de récidive et permettre à tout individu de reprendre un cours de vie différent de celui qu’il a connu. »

Plus tard, elle a complété ce cursus académique par une post-formation en thérapie systémique afin, entre autres, de pouvoir aller plus loin dans les entretiens individuels et la rencontre. Avec ces formations, Eva essaie d’avoir une analyse pluridisciplinaire (psycho-socio-juridique) et de ne pas oublier les fonctions des systèmes entourant chaque personne/patient/citoyen. « Par ailleurs, je termine cette année une formation interuniversitaire en alcoologie afin de pouvoir mieux appréhender les assuétudes qui peuvent être une problématique supplémentaire chez un certain nombre de patients. »

Prison

Eva a déjà travaillé en prison et, selon elle, la prison peut avoir des effets négatifs au niveau de la construction du ‘soi’, de la compréhension des actes posés. « Je pense que l’emprisonnement engendre chez chaque individu, d’où qu’il vienne, de la colère, de l’incompréhension, de la frustration. Ne pourrait-on pas penser la ‘punition’ différemment ? Eviter au maximum l’humiliation, la éventuelles déshumanisation, la rupture avec la société? »

Au lieu de la prison, l’hôpital psychiatrique est un lieu d’accueil adéquat et sensible à la maladie et ses conséquences pour les personnes sous statut d’internement. L’objectif y est la stabilisation et la construction d’un projet individualisé et réaliste qui tient compte des ressources de l’interné et des supports dont il a besoin (sociaux, médicaux, etc.).

Vivre dehors

« Ce qui me motive dans mon quotidien ? C’est pouvoir accompagner les patients, en équipe, sans jugement et avec enthousiasme, vers la réinsertion. Les équipes pluridisciplinaires font un travail remarquable dans l’accompagnement des patients vers la réinsertion. En permanence, ils cherchent, proposent, adaptent et inventent le travail sur l’autonomie et le retour à la société. En effet, certains patients ont été enfermés pendant plus de 20 ans et n’ont pas ou plus de notion du « vivre dehors ». Les schémas de vie en communauté sont aussi à réadapter. On ne vit pas en communauté en prison comme on vit en communauté dans un lieu de soins. Cet investissement des équipes pluridisciplinaires est pour moi la clé du succès de la réinsertion des patients : ré-humaniser, réapprendre le concept de confiance mutuelle, croire en ‘soi’ et en l’’autre’, revivre dehors.

(Sur)Vivre

« (Sur)Vivre en prison c’est quoi ? C’est appuyer sur un bouton et attendre qu’on vous ouvre chaque porte, c’est sortir 1 h/jour dans un préau en béton, c’est recevoir sa nourriture servie à la ‘va-vite’, c’est rester 23 h sur 24 h dans 7m², c’est voir sa famille dans un parloir bruyant et rempli à craquer, c’est ne pas avoir d’intimité, c’est porter un uniforme parfois trop grand ou trop petit, c’est avoir un moment précis pour se laver, téléphoner, manger et c’est ne rien avoir de tout ça quand le personnel est en sous-effectif. »

« Les faits peuvent paraître graves par la médiatisation qu’on en fait, le jugement rendu par le tribunal, la lecture parfois simpliste des faits, mais … qui est ce « délinquant » ? », se demande Eva, « Qu’a-t-il vécu ? Qu’a-t-il subi ? Quelles sont ses difficultés ? Ses limites ? Son milieu social ? Ses balises dans la vie ? Son milieu socio-économique ? En croisant ces différentes grilles de lecture, il faut recomplexifier l’analyse et réfléchir à la prise en charge la plus pertinente pour accompagner la personne vers la réinsertion. Tant de questions débattues en équipe qui me passionnent et qui doivent trouver leur place dans la rencontre de cette population si souvent rejetée et jugée très ou trop rapidement.

« Parfois j’ai peur de l’escalade symétrique engendrée par l’enfermement, la privation de liberté. Mais peur pour ma personne ? Non. Je pense que le respect de l’’autre’ prend tout son sens dans ce moments d’échanges et, induit une relation non violente et instaure un climat de confiance. »

 

L’internement, qu’est-ce ?

Un interné est une personne qui a été déclarée irresponsable de ses actes lors du jugement du délit ou du meurtre qu’elle a commis. Elle doit être soignée dans un endroit adéquat, avec un traitement médical approprié et suivie par une équipe professionnelle spécialisée. Or en Belgique, 800 internés vivent dans les annexes psychiatriques des prisons belges, lorsqu’il y a de la place, et dans la prison elle-même si ce n’est pas le cas.

Le 6 septembre 2016, la Belgique a été une nouvelle fois condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme à propos de la situation de ces internés en prison.

En réponse à sa condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme, la Belgique a mis au point un « plan de masse » prévoyant notamment de créer une centaine de places dans les centres de psychiatrie.

 

Les Frères de la Charité et l’internement?

Les Frères de la Charité collaborent activement au plan de masse internement des pouvoirs publics. Actuellement il y a des unités de soins pour la psychiatrie légale entre autres à Bierbeek, Zelzate, Beernem, Lummen, Roulers et Dave.

 

Qui est Eva Szechenyi ?

  • Eva est la Coordinatrice « Internés » du C.P. Saint-Bernard à Manage.
  • Elle a travaillé 8 ans dans un centre pour demandeurs d’asile en souffrance mentale (CARDA) de la Croix-Rouge de Belgique.
  • Avant d’avoir commencé à travailler au C.P. Saint-Bernard à Manage, elle est partie au Bénin pendant 2 ans élaborer, en collaboration avec le Ministère béninois de la Justice, un projet pédagogique dans un centre fermé pour mineurs en conflit avec la loi afin que ces mineurs ne soient plus incarcérés dans les prisons pour majeurs.
  • Elle prend des cours de maroquinerie pour se faire des jolis sacs en cuir.
  • Elle aime trop marcher en baskets.
  • Elle trouve le sport beaucoup trop fatigant.

 

 

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