Ceci est notre mission

Inspirés et unis en mouvement avec tout un chacun
Les Frères de la Charité ont une nouvelle mission. Approches a parlé avec Christian Bodiaux, Agent Pastoral Central et témoin au premier rang de comment la nouvelle mission des Frères de la Charité a vu le jour et a présenté à 6 collègues une phrase de la nouvelle mission. Jacques Canivet, Anastase Nizeyimana, Pierre Dujardin, Carole Bolanz, Mathilde Richardin et le Frère Luc vous racontent ce que la nouvelle mission des Frères de la Charité signifie pour eux et comment elle trouve une traduction concrète dans leur travail.
Rédaction : Geneviève Vandenhoute, Sophie Muller et Christian Bodiaux, photographie : Károly Effenberger et Geneviève Vandenhoute
La nouvelle mission en 6 questions et 6 réponses
Pourquoi une nouvelle mission ?
Christian Bodiaux : « Eh bien, la dernière mission datait de vingt ans – déjà ! En vingt ans, c’est évident, le monde a changé. Pas de petits changements anecdotiques : il s’agit d’évolutions profondes. Les institutions des Frères de la Charité ne sont pas imperméables à ces évolutions. En prise directe sur le monde actuel, elles baignent dans la société. Il fallait donc adapter la mission à ces nouvelles réalités.
Parvenir à établir un texte de mission, c’est se doter d’une colonne vertébrale. Pas une carapace, mais une colonne vertébrale. La mission permet de savoir où et comment se situer dans ce monde en mouvement. Une organisation disposant d’une mission a, je crois, davantage de cohérence interne, davantage d’aplomb et d’assise.
La force de cette mission est de tout dire, sans tout expliciter. Les mots sont comme des coffres remplis d’idées, d’images, d’émotions… Cette mission est une cargaison de valeurs, d’invitations et de mises en route… »
On dit que cette mission s’est développée selon un processus bottom-up. Pourquoi est-ce important ? Est-ce atypique ?
Christian Bodiaux : « La nouvelle mission n’a pas été écrite dans une tour d’ivoire, mais à la faveur d’un processus transparent qui impliqua un nombre considérable de personnes. En effet, avant la mise en place du groupe à projet qui réécrivit concrètement la mission, en dialogue avec le conseil d’administration, un long travail préparatoire avait été entamé depuis des années. Notamment, les réflexions menées dans chaque établissement en vue de la rédaction d’une « déclaration d’identité ». Ou le fruit de séminaires de directions, ou d’autres circonstances en rapport avec l’identité. Bref, le groupe à projet n’était que la partie émergée de l’iceberg. Il venait mettre la touche finale à un travail de longue haleine. Nous tenions nos rencontres à Menas, le centre spirituel des Frères de la Charité à Maria-Aalter. Un endroit très propice. »
« Par ailleurs, les membres de ce groupe à projet, issus de tous les secteurs de l’organisation, reflétaient diverses sensibilités, assez représentatives de la réalité des collaborateurs du groupe des Frères de la Charité. Donc, oui, cette démarche bottom-up était importante afin d’imprégner la nouvelle mission de la réalité humaine d’un maximum de membres du groupe des Frères de la Charité et de la congrégation en Belgique. Quant à savoir si c’est atypique, je ne sais pas trop, mais je serais étonné d’apprendre que beaucoup d’organisations consacreraient autant de temps et de moyens à l’écriture ou la réécriture de leur mission (si elles en ont une). »
Cette mission est-elle en rupture avec le passé, et si oui, sur quels points ?
Christian Bodiaux : « Je ne parlerais pas de rupture, mais de déplacement d’accent. L’ancienne mission partait de l’affirmation explicite de l’identité catholique des Frères de la Charité, et y englobait d’office tous les collaborateurs par un « nous » inclusif. L’accent était mis sur le « au nom de quoi ». La nouvelle mission est plutôt centrée sur le « pour qui ». C’est un renversement de perspective, affirmé dès la première ligne : « la personne humaine est notre raison d’être ». En outre, la mission et les textes qui la complètent (courant profond) ne gomment ni l’histoire, ni les références chrétiennes du groupe des Frères de la Charité. On y parle encore de foi, d’espérance et de charité, comme motivations les plus profondes. »
De quoi avez-vous tenu compte en rédigeant la mission ?
Christian Bodiaux : « Nous devions veiller à ce que le texte soit à la fois compréhensible, clair mais non simpliste. Il fallait aussi que les différents secteurs d’activité et les diverses catégories professionnelles du groupe des Frères de la Charité puissent s’y retrouver. Cela nous a obligés à nous concentrer sur ce qui faisait l’unité du groupe, sur ce qui créait la cohésion entre secteurs, établissements, collaborateurs… »
Il y a aussi une déclaration d’adhésion. Que devons-nous entendre par là ?
Christian Bodiaux : « La mission ne concerne pas que les dirigeants, mais tout le monde. La déclaration d’adhésion peut donc être comprise comme la réponse de chaque membre du groupe des Frères de la Charité à la mission, tous niveaux et fonctions confondus. Elle résume le « style » attendu de chaque membre : inspiré, solidaire, la sensibilité d’un coach donnant priorité à la personne, et ouvert d’esprit. Cette déclaration d’adhésion insiste sur le travail en équipe, à chaque niveau. Le groupe des Frères de la Charité est une œuvre partagée collectivement. »
En quoi consiste le courant profond ?
Christian Bodiaux : « On parle ici de « courant profond » en référence aux courants océaniques, comme le Gulf Stream, par exemple. Eh bien, le groupe des Frères de la Charité est porté par un tel courant profond. On peut situer sa source à la fin du Moyen-âge, dans nos régions en particulier. Se développa alors le goût pour l’expérience spirituelle personnelle, intériorisée, et mise au service du prochain. Cette tendance féconda les siècles ultérieurs, en particulier des saints comme François de Sales ou Vincent de Paul ; celui-ci s’appuya sur sa spiritualité pour servir les pauvres et des malades. Le fondateur des Frères de la Charité, Pierre-Joseph Triest, en était l’héritier. Il est utile de savoir ce qui porte le groupe des Frères de la Charité en profondeur, et qui lui donne ses orientations les plus durables. »
Inspirés et unis en mouvement avec tout un chacun
- Comme Groupe des Frères de la Charité, la personne humaine est notre raison d’être.
- Nous rêvons d’une société où chacun puisse s’épanouir.
- Jour après jour, nous y œuvrons dans l’enseignement, le bien-être, les soins et l’économie sociale.
- C’est l’esprit ouvert que nous cheminons avec chacun,
- en accordant une attention spécifique aux demandes particulières.
- À chaque fois, nous cherchons des réponses appropriées aux défis concrets.
- Nous nous appuyons sur les forces de chacun, sans ignorer les vulnérabilités de chacun.
- Nous collaborons par le dialogue, la solidarité et la confiance.
- Nous nous engageons durablement, avec détermination, expertise et enthousiasme.
- La foi, l’espérance et la charité sont nos motivations les plus profondes.
- En cela, nous nous sentons reliés à l’inspiration de beaucoup d’autres.
Ceci est la nouvelle mission du groupe les Frères de la Charité en Belgique. Le groupe, ce sont les Frères belges, les collaborateurs dans toutes les écoles et dans tous les établissements de l’organisation, les enfants, les élèves, les clients, les patients et les résidents. La nouvelle mission a parcouru un long chemin. De nombreuses personnes ont réfléchi, débattu, douté, écrit et biffé. Le résultat est un texte porté, applicable à chacun qui a à faire avec le groupe des Frères de la Charité en Belgique. La mission vous raconte qui nous sommes, ce que nous faisons, ce que nous représentons, ce dont nous partons, où nous voulons aller et comment nous l’abordons.
Jacques Canivet, responsable de l’entretien ménager au CP Saint-Bernard à Manage
Comme Groupe des Frères de la Charité, la personne humaine est notre raison d’être
La volonté de PJ Triest, fondateur de la congrégation des Frères de la Charité, était de se consacrer aux nécessiteux. Vivre dans cet esprit, encore aujourd’hui, au sein du groupe des Frères de la Charité, c’est s’occuper avec compétence des personnes dont l’institution a la charge. Mais c’est aussi avoir cette discipline vis-à-vis des membres de son personnel et notamment des salariés fragilisés (CDD, temps partiels, catégories les moins protégées). Ce n’est, selon moi, qu’une question de cohérence dans l’action.
Dans son dernier message de Noël, le Supérieur général, Frère Stockman, nous dit : « Les Frères et collaborateurs (…), devront veiller à ce que leur travail soit accompli avec une patience angélique et que la charité soit toujours le fondement de leur service. Car le danger réside (…) dans le fait que nous appauvrissions notre professionnalisme pour une matérialisation et une routine. Nous pouvons être de bons et même d’excellents techniciens, mais si le cœur a disparu de nos activités, nous ne pouvons plus parler de charité. Cela devient alors une aide sociale, juste selon les règles, comme il faut, mais froide et calculée. » A la lumière de cette citation, qui vaut pour les patients et résidents mais aussi, et forcément, pour les membres du personnel, je pense utile de régulièrement oser évaluer comment se conduit notre institution.
Ma mission ? La charité, selon moi, c’est de la gentillesse sans que cela ne soit de la faiblesse, c’est l’attention bienveillante que l’on apporte aux autres d’une manière constante et naturelle. Et je ne dirai pas que c’est facile.
Anastase Nizeyimana, infirmier-chef à la MSP 310 Bois de la Fontaine du CP Saint-Bernard (Les Vignes – Les Acacias – Les Cèdres – Les Chênes) à Manage
C’est avec l’esprit ouvert que nous cheminons avec tout un chacun
Nous vivons une période où, d’une manière générale, l’individualisme, la compétition et le repli sur soi sont mis en avant. Comme tout un chacun, j’ai mon propre monde intérieur lié à mes propres convictions, croyances et idéaux ainsi que mon cadre de vie. Je fais preuve d’ouverture d’esprit afin d’accepter le monde intérieur des résidents et collègues de travail. Cela me permet d’une part, d’apprendre de nouvelles choses venant des autres et, d’autre part, de dépasser mon ego, de me remettre en question par rapport à mon monde intérieur et de permettre l’enrichissement de celui-ci en intégrant les expériences nouvelles des autres.
Personnellement, je partage plutôt la réflexion des personnes qui prônent le vivre ensemble en m’inscrivant dans un processus qui comprend des temps de transmission d’informations, des temps de réflexion partagée et d’interrogations mutuelles et des temps de communion. Dans mon travail, quotidiennement, je suis en contact avec des personnes qui, non seulement, ont besoin d’être écoutées, mais qui ont besoin aussi d’un accompagnement individualisé.
Ma mission ? L’ouverture d’esprit me permet donc de rencontrer leurs besoins respectifs et d’y répondre de manière appropriée dans la mesure du possible. Cela diminue certaines angoisses et comportements inadaptés chez ceux qui se sentiraient incompris. Cette attitude d’ouverture est pour moi la base de bonnes relations et favorise le développement harmonieux entre les différentes personnes qui participent à la vie de mon Unité de Soins.
Pierre Dujardin, prêtre et aumônier au Centre Neuro Psychiatrique Saint-Martin à Dave
A chaque fois, nous cherchons des réponses appropriées aux défis concrets
Dans un hôpital où la personne humaine est mise au centre, le défi permanent est de voir dans le malade, bien plus que sa maladie. Toutes les dimensions de sa personne sont importantes, même la dimension spirituelle. Le véritable challenge au niveau des soins, est donc de laisser une place à la spiritualité, afin de permettre aux patients qui manifestent un désir spirituel et religieux, de trouver facilement l’accompagnement pastoral dont ils ont besoin. La religion et la médecine ont bien sûr chacune leur propre sphère d’expertise, mais elles sont toutes les deux complémentaires.
Dans une institution fondée par les Frères de la Charité, la spiritualité invite à porter son regard vers Jésus ; et très concrètement, c’est cette orientation qui redonnera au patient, un but à la vie et une satisfaction de vivre. Ces effets thérapeutiques liés à la spiritualité, pourront influencer positivement la santé et le sentiment de bien-être du patient. Et si une guérison totale est impossible, la spiritualité lui permettra de s’adapter à la maladie sans connaître une révolte destructrice. Car l’espoir guérit et le désespoir tue.
Ma mission ? Dans une société sécularisée comme la nôtre, maintenir un service d’accompagnement spirituel et pastoral au sein de l’hôpital, est un sacré défi. Mais il vaut la peine d’être relevé, car il apporte une réponse appropriée aux questions existentielles fondamentales que peuvent se poser les patients lors d’une hospitalisation, comme la souffrance, la maladie, le sens de la vie, la mort, la transcendance. Des réalités qui interpellent tout être humain, a fortiori quand il est malade et désemparé.
Carole Bolanz, Ergothérapeute, musicothérapeute au Centre Psychiatrique Saint-Bernard à Manage
Nous nous appuyons sur les forces de chacun, sans ignorer les vulnérabilités de chacun
J’aime écouter la musique des mots, ceux qui disent la tristesse, la solitude, la joie ou l’espoir… J’aime ces mélodies qui évoquent les fêlures et les espérances, je m’en nourris pour ainsi aller à la rencontre des autres, dans mes ateliers mais aussi dans chaque rencontre du quotidien.
Que l’on soit patient, résident, membre du personnel ou aussi membre de la Direction, chacun d’entre nous a ses forces et ses vulnérabilités. Nos forces se chargent d’espoir, cet optimisme qui se retrousse les manches. Notre vulnérabilité ou fragilité, c’est une faille, cette zone sensible qui laisse passer la lumière, comme l’a si bien chanté Léonard Cohen. Le plus difficile, sans doute, c’est d’être suffisamment à l’écoute de soi-même d’abord, puis des autres, quel que soit son statut.
Ma mission ? Je pense que la vulnérabilité peut devenir ressource si on l’entend, l’écoute et y met du sens. Je souhaite que les vulnérabilités, les forces des patients, des résidents, des membres du personnel et de la Direction, se mélangent, se partagent afin de trouver une dimension participative, équitable et soucieuse de l’environnement. Ne nous trompons pas de combat, c’est bien la société qui fragilise l’être humain tandis que les ressources que nous cherchons en nous nous donnent les forces.
Mathilde Richardin, CNP Saint-Martin, Dave
Nous nous engageons durablement, avec détermination, expertise et enthousiasme
Je suis infirmière depuis un peu moins de deux ans. Je souligne avoir posé le choix d’un métier du cœur. Néanmoins, il s’agit de se montrer humble. Me rendre disponible auprès de patients souffrant de pathologies mentales constitue un choix délibéré. La vie professionnelle ressemble à un immense puzzle dont on parvient petit à petit à rassembler les pièces pour les placer au bon endroit, le plus utile pour la collectivité.
Si l’on aime son métier, on peut rester enthousiaste dans la même organisation durant toute sa carrière pour autant que quelques conditions soient rencontrées : l’amour du métier – qui se confond ici avec celui du prochain – un cadre éthique auquel on adhère et un entourage professionnel de qualité.
Or, l’éthique ‘gouverne’ très concrètement les actions posées au quotidien à Phileas. Le personnel se montre en adéquation avec ses règles. Il ne s’agit pas de mots vides de sens mais bien au contraire de ce qui guide nos journées et nous permet de poser des actions ayant du sens. Reste l’expertise, tellement présente chez mes collègues médecins, infirmiers, aides-soignants. Je tends à rendre mes démarches plus professionnelles grâce à l’apprentissage que j’acquiers un peu plus chaque jour.
Ma mission ? Une fois l’expertise relativement acquise – car on continue chaque jour à progresser, jamais on n’atteint l’optimum – quel plaisir j’aurai plus encore à servir l’Institution (qui détermine les règles éthiques) ; les patients (ce qui impose de posséder le savoir, le savoir-être et le savoir-faire) et à me montrer fière d’avoir intégré une équipe de personnes conscientes qu’elles sont au service d’autres personnes qu’elles contribuent à aider, soigner et, dans la mesure du possible, à guérir.
Frère Luc Maes, supérieur de la communauté conventuelle Menas, Sint-Maria-Aalter
« En cela, nous nous sentons reliés à l’inspiration de beaucoup d’autres »
La foi, l’espérance et l’amour, ce sont mes motivations. C’est là pourquoi je suis devenu Frère. Et je vois la foi, l’espérance et l’amour présents partout autour de moi. Tant d’engagement et d’animation, cela me fait du bien en tant qu’être humain et cela me rend très reconnaissant.
Dans l’emballage humain il est toujours caché un diamant : l’un jour on le voit mieux que l’autre, l’un jour il est plus facile de le croire que l’autre jour. Parfois il faut faire des efforts, ne pas céder. Que choisit-on : la voie large ou la porte étroite ? C’est cela que me demande Matthieu. La porte étroite demande un effort, mais donne une vue sur l’horizon et donne de la richesse. Parfois un jour n’est apparemment pas bien et je dois prendre un peu de distance pour regarder en arrière et réfléchir, chercher le positif et pour voir alors : c’était une bonne journée ! Chaque jour je prends le temps de la prière et de la réflexion. J’essaie d’y faire s’illuminer tout le bien qui a eu lieu pendant la journée.
Ma mission ? Etre uni à de nombreuses personnes. J’ai une tâche très intéressante pour être présent à Menas, comme Frère plus âgé, pour être un appui et pour être serviable, avec les confrères, les collaborateurs, les hôtes du grand et du petit lieu de séjour, les personnes de la paroisse ou les visiteurs du domaine. J’aime être disponible, sans vouloir m’imposer. Comme un modeste compagnon de route.
Déclaration d’engagement
Collaborateurs et membres du Groupe des Frères de la Charité,
nous nous engageons à en concrétiser la mission dans nos fonctions respectives, dans notre leadership et dans la mise en oeuvre de la politique générale.
Au sein des équipes, à chaque niveau,
nous recherchons l’équilibre nécessaire
entre l’inspiration, les personnes et les résultats,
en relation avec le contexte, et orientés vers l’avenir.
Appuyés sur notre mission, nous travaillons tout particulièrement à notre adhésion par
l’inspiration, la solidarité, le coaching, la priorité à la personne et l’ouverture d’esprit.
Inspiration
Nous nous laissons inspirer et nous nous mettons à l’oeuvre avec enthousiasme.
Solidarité
Réceptifs à l’apport de chacun, nous nous engageons en dialogue.
Coaching
Portés par les forces de chacun, nous stimulons nos talents respectifs.
Priorité à la personne
Nous nous faisons confiance et
nous cherchons ensemble une place qui fasse sens pour chacun.
Ouverture d’esprit
Nous gardons les oreilles et les yeux ouverts et
nous n’avons pas peur d’être visionnaires et de sortir des sentiers battus.